Originaire d’Amos, en Abitibi (Québec, Canada), Anthony Grégoire figure dès son plus jeune âge parmi les quelques élèves à être acceptés au sein du seul programme scolaire à vocation particulière en musique de la région. Il s’y initie au théâtre, à la comédie musicale, ainsi qu’à la composition et la pratique instrumentale. Dès l’âge de 7 ans, il suit parallèlement à ce cheminement des cours de guitare classique et électrique en privé et s’exécute plus tard avec l’harmonie et le Stage Band de son école secondaire avec lesquels il remportera plusieurs prix et médailles. Anthony décroche d’ailleurs sa première bourse d’études en musique dès la fin de l’école secondaire, prix qui lui permettra d’aller étudier le jazz et le classique au Cégep de Drummondville.
Anthony entame en 2010 un double baccalauréat en interprétation classique et en musicologie à l’Université Laval, et s’implique activement au sein de son association étudiante, notamment en tant que rédacteur en chef du journal étudiant Lecture à vue, puis comme président, et dans divers projets étudiants et para-universitaires pour lesquels il remportera finalement la Bourse de leadership de l’Université Laval dans la catégorie « Leadership artistique ».
Fort de son expérience de coopération internationale au Sénégal en 2010, Anthony complète en 2014 ses études de 1er cycle avec une dissertation sur la nature des changements culturels survenant dans un cadre d’acculturation et d’implantation de la pratique chorale occidentale en Afrique de l’Ouest. Il entame la même année une maîtrise en ethnomusicologie (mention « exceptionnel » à l’unanimité, recommandé pour la Liste d’honneur du Recteur), à l’Université de Montréal, sous la direction de Monique Desroches. Ses recherches seront récompensées, notamment par une bourse d’excellence de L’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM) et par la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université de Montréal. Il effectue plusieurs terrains de recherche au Sénégal dans le cadre de ses études grâce entre autres à un appui financier de l’OICRM et des Offices jeunesses internationales du Québec (LOJIQ).
Anthony complète ensuite un doctorat en cotutelle (mention « excellent » à l’unanimité, recommandé pour la Liste d’honneur du Recteur, et recommandation de publication de la thèse) en anthropologie, à l’Université de Montréal (sous la direction de M. Bob W. White), et en ethnomusicologie, à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris (sous la direction de M. Denis Laborde). Ses recherches, financées par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), portaient alors sur la pratique du mbilim chez les Noons de Thiès, au Sénégal, et visaient à comprendre comment le processus d’acculturation agit sur l’identité culturelle. Il y proposait de reconsidérer le travail d’archives sur l’histoire et l’expérience coloniale et missionnaire afin de repenser les modèles classiques sur le syncrétisme et l’acculturation et pour, finalement, comprendre la construction d’une identité culturelle syncrétique. Ses champs d’intérêt se situent autour du processus de création, de la performance et de l’identité dans la foulée d’une anthropologie historique et d’une ethnomusicologie impliquée.
Anthony poursuit actuellement un stage postdoctoral en ethnomusicologie au Laboratoire audionumérique de recherche et de création (LARC) de la Faculté de musique de l’Université Laval, sous la supervision de Serge Lacasse. Financé pendant deux ans par le FRQSC, il se penchera notamment sur les dynamiques de pluralisation de l’identité noon et sa revitalisation qui conduisent actuellement à l’émergence de nouvelles catégories ethniques pour sa préservation multimodale à travers le temps, l’espace et les individus qui y prennent part. Ce projet propose une approche basée sur l’analyse de la performance à l’aide d’une démarche de recherche-création qui met de l’avant la pertinence des nouvelles technologies informatiques et sonores.