Cette présentation repose sur mes recherches de maîtrise dont le but était de situer la divergence manifeste, chez les Sérères noon du Sénégal, entre une pièce chantée (entendue) et sa partition (lorsqu’existante) dans un processus d’appropriation temporellement étendu du répertoire choral et menant au croisement des traditions orale et écrite. En s’appuyant sur un examen rigoureux de la plurivocalité linéaire (Grégoire, 2016), cette communication vise à montrer comment s’opère l’appropriation identitaire d’une pratique musicale occidentale en milieu catholique par l’ensemble des processus et actions portés sur le répertoire par chacun des membres de la communauté, choriste ou non et ce, pour une communication « adéquate » du répertoire dans un système d’apprentissage fondé sur la foi catholique, les compétences et les capacités de chacun des membres de la communauté. Il est alors proposé de placer le musicien au cœur de la mise en forme de la musique pour en mesurer son apport dans la construction même de la pièce musicale et ses multiples variations. Pour ce faire, les concepts mobilisés seront la bi-musicalité de Hood (1960) et la performance au sens de Desroches (2008), mais aussi la syntagmatique performancielle, proposition personnelle d’un nouveau modèle d’analyse de la performance (2016) selon des paramètres extramusicaux. Ces concepts seront nécessaires pour mettre en évidence les patrimoines musical, social et culturel des Sérères noon afin d’atteindre ce qui se trouve en amont de la pratique du chant choral.
Colloque étudiant de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM)
Thème: «Consolider les ponts»
9 et 10 mars 2017, Université de Montréal, Montréal
Colloque étudiant du Laboratoire / art et société / terrains et théories (l/as/tt)
Thème: «Arts, cultures et sociétés: regards sur les pratiques et les enjeux contemporains»
24 février 2017, Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, Montréal
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Publié par Anthony Grégoire
Originaire d’Amos, en Abitibi, Anthony Grégoire figure dès son plus jeune âge parmi les quelques élèves à être acceptés au sein du seul programme scolaire à vocation particulière en musique de la région. Il s’y initie au théâtre, à la comédie musicale, ainsi qu’à la composition et la pratique instrumentale. Dès l’âge de 7 ans, il suit parallèlement à ce cheminement des cours de guitare classique et électrique en privé et s’exécute plus tard avec l’harmonie et le Stage Band de son école secondaire avec lesquels il remportera plusieurs prix et médailles. Anthony décroche d’ailleurs sa première bourse d’études en musique dès la fin de l’école secondaire, prix qui lui permettra d’aller étudier le jazz et le classique au Cégep de Drummondville.
Anthony entame en 2010 un double baccalauréat en interprétation classique et en musicologie à l’Université Laval, et s’implique activement au sein de son association étudiante, notamment en tant que rédacteur en chef du journal étudiant Lecture à vue et comme président, puis dans divers projets étudiants et para-universitaires pour lesquels il remportera finalement la Bourse de leadership de l’Université Laval dans la catégorie « Leadership artistique ».
Fort d’une nouvelle expérience de coopération internationale au Sénégal en 2010, Anthony complète en 2016 une maîtrise en ethnomusicologie (mention « exceptionnel » à l’unanimité et recommandation pour la liste du Doyen), à l’Université de Montréal, sous la direction de Monique Desroches. Ses recherches seront aussi récompensées, notamment par une bourse d’excellence de L’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM) et par la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université de Montréal. Il effectue plusieurs terrains de recherche au Sénégal dans le cadre de ses études grâce entre autres à un appui financier de l’OICRM et des Offices jeunesses internationales du Québec (LOJIQ).
Anthony poursuit présentement un doctorat en cotutelle en anthropologie, à l’Université de Montréal (sous la direction de M. Bob W. White), et en ethnomusicologie, à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris (sous la direction de M. Denis Laborde). Ses recherches, financées par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), portent sur les modalités d’appropriation de pratiques musicales occidentales en milieu catholique chez les Sérères noon du Sénégal et visent à comprendre comment le processus d’acculturation agit sur l’identité culturelle. Il propose alors de reconsidérer le travail d’archives sur l’histoire et l’expérience coloniale et missionnaire afin de repenser les modèles classiques sur le syncrétisme et l’acculturation et pour, finalement, comprendre la construction d’une identité culturelle syncrétique. Ses champs d’intérêt se situent autour du processus de création, de la performance, de l’identité et de la représentation de la collectivité dans la mise en acte du répertoire musical. Il s’inscrit dans la foulée d’une ethnomusicologie appliquée.
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